Etape 4 : Faire le mur à Ras Mohammed… !
par Philippe LAHOUSSE – photos de l’auteur
Au matin du troisième jour de cette croisière, le démarrage des moteurs diesel du bateau sonne comme le signal d’une très belle promesse. Le Ramadan 3 prend en effet la direction de la pointe méridionale de la péninsule du Sinaï, avec au programme une plongée dans la réserve naturelle du Parc National de Ras Mohammed. Ici, rien que l’ocre des falaises qui tombent à pic dans le bleu de la Mer Rouge vaut le détour. Mais ce qui nous attend sous l’eau est bien plus vertigineux encore : un véritable mur qui plonge à la verticale dans un abysse sans fond ! Comme à chaque fois, j’en ai déjà la chair de poule car je sais que le spectacle sera à couper le souffle…
Le zodiac nous emmène donc au pied du promontoire de Shark observatory (un nom attribué avant que la surfréquentation du site ne fasse fuir la plupart des requins) pour une immersion en pleine eau. A cet endroit, pas la moindre aspérité pour venir rompre la régularité de ce tombant qui s’enfonce bien au-delà de ce que la visibilité, pourtant excellente, nous permet d’appréhender. Un p’tit coup d’inflateur pour ajuster ma flottabilité et c’est parti pour un voyage en apesanteur qui pourrait à lui seul me satisfaire…
Mais Ras Mohammed n’est pas seulement un cap abrupt, c’est aussi l’une des zones les plus riches de la Mer Rouge en raison de sa situation géographique, au contact des eaux du golfe de Suez au nord-ouest et celles du golfe d’Aqaba au nord-est. En cette fin de mois d’octobre, je ne m’attends pas, bien sûr, à voir un de ces impressionnants bancs de vivaneaux (Lutjanus Bohar) qui se rassemblent ici par centaines en début d’été pour se reproduire. Alors pour le moment, je concentre mon attention sur le mur rocheux, joliment décoré de larges éventails de gorgones endémiques de Mer Rouge (Subergorgia hicksoni).
Posé sur l’un d’entre eux, j’aperçois un petit poisson-faucon à long nez (Oxycirrhites typus) dont la livrée à carreaux blancs sur fond rouge n’est pas sans rappeler le motif vichy de certains tissus !
Un peu plus loin, le tombant aussi a revêtu ses plus beaux habits. Les coraux mous multicolores commencent à envahir le moindre relief rocheux et je finis par ne plus savoir quel emplacement, plus qu’un autre, mérite qu’on s’y attarde un instant pour une pause photographique. Un embarras qui peut paraître secondaire mais à 40 m de profondeur, il faut rapidement se décider car il va bientôt falloir penser à remonter. De toute manière, nous approchons du premier plateau intermédiaire (vers 15 m de profondeur) qui accueille une importante colonie d’anémones de mer (Heteractis magnifica), autour desquelles s’agitent des myriades de poissons-clowns (Amphiprion bicinctus) et de demoiselles à trois points juvéniles (Dascyllus trimaculatus). Avec des (top) modèles aussi photogéniques, impossible de résister plus longtemps à une petit séance de shooting !
Un coup d’œil sur les manomètres et nous voilà repartis en direction de Yolanda reef pour regagner le plateau où sont dispersés les restes de la cargaison du navire chypriote qui a donné son nom à ce pinacle corallien, après qu’il l’ait heurté le 1er avril 1980.
Ici, toutes les rencontres sont possibles (murènes géantes, napoléons, tortues, mérous, etc.) mais c’est surtout un rendez-vous immanquable avec les nombreuses raies pastenagues à points bleus (Taeniura lymna)
qui évoluent entre les formations coralliennes et l’enchevêtrement d’équipements sanitaires (baignoires, toilettes, éviers, etc.) abandonnés lors du naufrage du Yolanda. Un dernier jeu de cache-cache avant de retrouver le murmure des zodiacs, employés à récupérer leurs ouailles…
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