La France est souvent montrée du doigt pour ses méandres d’accès à la plongée. Paradoxalement, lorsqu’un organisme, le plus important sur le marché français, décide de simplifier un peu les choses, cela exacerbe les passions et les réactions.
Ainsi que le soulignait en juin dernier Jean-Louis Blanchard, président de la FFESSM, dans un courrier adressé aux présidents de clubs et exploitants de SCA, le problème de départ était pourtant simple, et la solution tout autant. Des membres de la fédération se plaignaient d’une contrainte que s’était imposée la FFESSM elle-même (non prévue dans le Code du sport) : l’obligation de présenter un certificat médical de non-contre-indication délivré par un médecin fédéral ou spécialiste de la plongée, pour obtenir un brevet de plongeur. Sur certaines zones soumises à la désertification médicale ou surpeuplées l’été, cette contrainte constituait un véritable frein à la pratique… tout du moins fédérale car dans les autres systèmes de formation français, le certificat n’est souvent pas obligatoire.
Sur sollicitation de sa commission technique nationale (CTN), le comité directeur national (CDN) de la FFESSM a décidé en juin, contre l’avis de sa commission médicale, d’alléger cette contrainte en autorisant la délivrance par un médecin généraliste du certificat médical pour les brevets de plongeurs de Niveaux 2 à 3. Dans le respect du Code du sport qui ne prévoit aucune contrainte dans ce cas de figure.
Savamment orchestrée, une véritable campagne de dénigrement a été lancée sur le net pour militer contre cette initiative. Avec comme prétexte une prétendue référence au Code du sport qui interdirait à la fédération de procéder ainsi sans passer par l’aval du ministère de tutelle. Une allégation sans fondement, la seule contrainte de ce type existant dans le Code du sport concernant la délivrance de la première licence sportive et pas celle des brevets.
La FFESSM a donc maintenu son avancée pour les plongeurs, tout en regrettant amèrement que le chemin des rénovateurs soit souvent pavé de mauvaises intentions.
Texte A. Delmas, crédit photo : D. Deflorin