Créé voici deux ans, SCUBA (Swiss Company for Underwater Breathing & Activities) est un nouvel organisme basé en Suisse. Pas facile aujourd’hui pour un professionnel de choisir la structure qui participera le mieux à son travail. FFESSM, ANMP, FSGT en France ; PADI, SSI, NAUI, SDI, IDEA, PDIC en Amérique du Nord ; sans compter PSS en Italie, NASDS en Allemagne, ACUC en Espagne et autres organisations tek. C’est dans ce paysage déjà bien occupé, principalement par les poids lourds américains, que SCUBA compte se faire une place.
Pour y parvenir, l’organisation suisse a mis les bouchées doubles. Tous ses documents et supports pédagogiques, papier ou on-line, sont déjà disponibles en français, allemand, anglais et hollandais. Si SCUBA vise évidemment un marché plus large, c’est par l’Europe et les pays fréquentés par les Européens, qu’elle compte s’étendre au plan mondial. Avec un credo : replacer le moniteur et l’instructeur au centre du dispositif. L’organisation considère en effet ceux-ci comme les pivots centraux pour leur offrir des outils modernes avec inscription, délivrance des brevets ou e-learning en ligne, mais aussi une structure légère, moins coûteuse, pour offrir des services à prix compétitifs.
Évidemment, SCUBA ne compte pas réinventer la roue. Comme les majors du secteur, elle s’appuie sur des standards à respecter dans le cursus des formations mais en laissant une certaine autonomie aux moniteurs. Ainsi, pas d’exclusivité. L’instructeur est libre d’enseigner des cours d’un autre système et sans obligation d’utiliser livres ou supports pédagogiques de l’organisation, en fonction de ses impératifs ou choix personnels. En ce sens, il n’est pas prisonnier du système.
De même, si les standards et cursus SCUBA visent bien sûr des objectifs de capacité à obtenir pour les élèves, le moniteur a toute latitude pour adapter ces standards en fonction de ses conditions d’enseignement : température et visibilité du lieu d’enseignement, niveau et aquaticité de l’élève, etc. Si ces derniers doivent apprendre à réagir de façon « standardisée » à certaines situations, le moniteur est le seul à définir les moyens d’y parvenir.
Au service des moniteurs
Une approche, finalement plus européenne, plus autonome d’aborder la plongée loisir face aux mastodontes américains, plus dirigistes. L’organisation étant au service des moniteurs et non l’inverse. Cela sera-t-il suffisant pour que SCUBA puisse séduire et rassembler les moniteurs derrière son système ? D’autant que l’on assiste à une certaine convergence ou ouverture des autres organisations, à l’image de l’ANMP et de GUIDE par exemple. Jan Oldenhuizing, directeur général, veut y croire : « En deux ans seulement, essentiellement consacrés à la mise en place de la structure, des outils, de l’élaboration des documents et de leur traduction, nous n’avons réellement entamé le développement qu’en fin d’année dernière. Et à ce jour, nous comptons près de 120 instructeurs, dont une douzaine de français, qui ont déjà délivré plus de 800 certifications. Principalement en Suisse, Allemagne, France, Thaïlande ou aux Maldives. C’est d’ailleurs en Asie et en Europe que nous envisageons notre développement. Ce n’est pas la peine de viser le marché américain, les organismes y opérant déjà répondent aux attentes de leur clientèle. Si notre cursus n’est pas officiellement reconnu par le RSTC, il est déjà en tous points conforme à ses standards. Sauf que pour en faire partie, il faut avoir 4 ans d’existence, contre deux en Europe. Mais notre dossier d’adhésion est prêt, en attente de leur audit. Je suis persuadé que SCUBA a toute sa place dans l’industrie de la plongée. D’abord pour son approche ‘européenne’, mais aussi par la fourniture de supports sur l’entretien du matériel, l’environnement ou la maintenance des compresseurs par exemple, documents utiles aux professionnels mais qui n’existent pas chez les autres. Notre volonté d’être au service des instructeurs passe aussi par une maîtrise des coûts et des outils directs. Les instructeurs SCUBA peuvent générer des questions d’examens, télécharger des présentations powerpoint, directement en ligne, sans besoin d’acheter une foule de documents. De plus, la cotisation annuelle n’est que de 90 € et la certification des brevets est à 16 €. Ce sont des éléments concrets qui permettent aux adhérents SCUBA, centres, magasins ou moniteurs individuels, de rester compétitifs. »
Texte D. Deflorin, photos SCUBA