Tulamben et l’épave de l’USAT Liberty
Par Philippe Lahousse – Photos de l’auteur
On entend souvent dire de Bali qu’elle est l’île des Dieux tant la religion y est omniprésente. Mais à Bali, il y a aussi des démons que les femmes tentent chaque jour d’apaiser en abandonnant, partout sur le sol, de petites offrandes (les segahans) moins raffinées que les celles destinées aux Dieux et aux esprits (les canang sari).
Depuis quelques semaines, les balinais ont les yeux tournés vers leur montagne sacrée, le Mont Agung. Et pourtant, aucune célébration religieuse majeure n’y est en préparation. Bien au contraire, c’est la menace d’une éruption volcanique qui les inquiète car depuis la fin du mois d’août, l’activité sismique ne cesse de se renforcer !
Alors quel rapport peut-il y avoir entre le réveil du volcan Agung et Tulamben, un paisible village de pêcheurs devenu aujourd’hui un des sites de plongée les plus populaires de Bali ? Etonnamment, c’est l’épave de l’USAT Liberty, un cargo américain de 125 mètres de long, torpillé en 1942 au large de l’île voisine de Lombok par un sous-marin japonais. D’abord remorqué et échoué à Tulamben pour en sauver la cargaison, le navire a glissé dans l’eau suite aux secousses telluriques ayant accompagné l’éruption du volcan Agung entre février 1963 et janvier 1964. Stabilisé à quelques coups de palmes du rivage, entre 5 et 30 mètres de profondeur, il constitue depuis l’une des épaves les plus accessibles du monde.
Mais comme rien ne s’obtient sans effort, il reste pour y accéder l’ultime épreuve de la mise à l’eau depuis la plage de gros galets, sans cesse rendus instables par le déferlement des vagues ! Oubliez ici vos palmes chaussantes et préférez une bonne paire de bottillons et des palmes réglables sinon c’est la chute assurée !
Une fois dans l’eau, le spectacle peut alors commencer. Le géant des mers est désormais un immense récif corallien où gorgones géantes, coraux, anémones multicolores et crinoïdes s’épanouissent à profusion dans un labyrinthe d’acier.
Dans un tel décor, toutes les rencontres sont possibles, à commencer par quelques beaux mérous qui nous ont fait faire le tour du propriétaire en plongée de jour comme de nuit. Car en effet, il ne faut surtout pas manquer de visiter l’épave du Liberty à la tombée de la nuit, pour l’ambiance bien sûr, mais surtout pour les imposants et débonnaires perroquets à bosse qui viennent s’y reposer à l’abri des prédateurs.
Une fin de plongée qui nous ferait presque oublier qu’une visite de l’USAT Liberty finit toujours par un numéro d’équilibriste sur les galets instables du rivage. Un désagrément bien dérisoire comparé à ce fabuleux terrain d’exploration accessible directement depuis la plage.
Avec qui ? http://www.ikandive.com/index_fr.html ——– Ikandive est un club franco-balinais dirigé par I Komang Mawi et Claire Muller. Il vous propose des sorties à la journée et des safaris plongées à la carte d’une durée allant de 15 à 21 jours.
Avant de partir ! https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/preparer-son-voyage/indonesie