Toute l’Égypte souffre. Toute ? Non. Trois petits villages de toile résistent à la crise économique. Quand d’autres opérateurs ont mis la clé sous la porte ou que d’autres se plaignent, le Red Sea Diving Safari et ses trois structures au Sud de Marsa Alam (Shagra, Nakari, Wadi Lahami) sont occupés en permanence. Quelle est leur potion magique ? D’abord un système d’écotourisme qui plaît à la clientèle européenne, avec la préservation des lieux (nombre limité de plongeurs par an), les actions en faveur des sites (nettoyage des lagons et des plages) et des populations locales (marché bédouin et vente de produits locaux sur le site, prise en charge d’enfants orphelins).
« Nous offrons la liberté durant la plongée et un personnel aux petits soins pendant le séjour, explique Zeina Ehlert, marketing manager. Avec les 3 villages, nous couvrons tous les désirs des plongeurs : murs, grottes, épaves, tombants. Vous pouvez vivre dans une atmosphère familiale à Shagra, ou plus intime à Lahami. Le plongeur peut partir en binôme, à l’heure qu’il souhaite ou faire des plongées guidées depuis des bateaux rapides. Nous avons aussi des cours tous niveaux, dans plusieurs langues. Toutes les combinaisons sont possibles. C’est ce confort que les gens apprécient et c’est pourquoi ils reviennent (65 %). Le service n’est pas impersonnel. Même si certains pays ont fermé les vols directs, des groupes sont partis depuis des pays voisins. Nous ne travaillons pas avec une seule nationalité, mais avec toute l’Europe et nous avons donc été moins pénalisés – notamment en septembre – par la fermeture de vols au départ de certains pays. » Le Red Sea Diving Safari s’est même ouvert aux marchés turc et polonais en 2013.
Le marché français a été plus pénalisé, contrairement aux marchés anglais et allemand qui n’ont pas subi l’arrêt des vols directs vers Marsa Alam. L’aéroport a d’ailleurs comptabilisé des baisses conséquentes du nombre de passagers en septembre (50 à 60 %). Mais Allemands et Italiens constituent toujours le vivier des arrivées annuelles (30 % et 25 % en moyenne), quand les Français peinent à atteindre 1 %.
Enfin, le Red Sea Diving Safari est entré dans l’ère numérique, avec 4 personnes dédiées au marketing. Animation permanente de Facebook, avec posts quotidiens de photos rassurantes et de personnes joviales, lancement de concours, teasings, vidéos… Pour prouver qu’en mer Rouge, c’est aussi la fête, comme dans tout village gaulois qui se respecte…
Texte M. Carret, photo D. Deflorin