Un séjour plongée au Mexique, à Playa del Carmen, est l’assurance d’une eau chaude et de faune et flore aquatiques très intéressantes. J’ai testé pour vous.

Par PHILIPPE ISTRIA

J’ai participé en mars dernier à un voyage plongée à Playa del Carmen, organisé par mon club et encadré par Phocéa, parfaitement équipé et organisé pour accueillir des groupes de toutes dimensions. Nous étions ainsi 42 plongeurs (!) et tout s’est déroulé sans accroc, et sans que nous ayons l’impression de nous retrouver agglutinés sur les différentes sites. Remarquable ! Petit confort de la plongée là-bas : quel que soit son niveau, on est obligatoirement accompagné d’un guide de palanquée qui s’occupe de déployer le parachute en fin de plongée. Un accessoire de moins à emporter ! Et la plongée ne se termine que lorsque deux plongeurs de la palanquée sont à 50 bars. Le premier qui y parvient se relie à l’octopus du guide, ce qui évite au reste de la palanquée de se trouver pénalisé. Bonne initiative !


Le centre Phocéa Mexico à Playa, à 50 mètres de la plage

Dériver au-dessus des éponges, explorer les récifs

Avec Phocéa, on effectue les deux plongées le matin, avec un intervalle de surface de 45 à 60 minutes. Et dans 99 % des cas, ces plongées sont dérivantes, avec des vitesses qui peuvent être égales ou supérieures à celles qu’on atteint avec un scooter des mers ! Au réveil, on survole donc, à une profondeur d’environ 30 mètres et dans une eau à 27°C sans thermocline, plateaux et tombants regorgeant d’éponges géantes, de gorgones et de corail de toutes formes.


Vers 12 mètres, tout au fond d’un surplomb, un requin-nourrice endormi

Pas la peine d’aller plus bas, il n’y a rien de plus beau à y voir ! À la plongée suivante, vers 15 mètres, on longe un récif d’à peine deux mètres de hauteur, mais rempli de vie et très découpé, qui permet de s’abriter du courant et de se poser un peu pour observer les jolis organismes qui vivent là. Les photographes ont apprécié !

Dans la réserve de Cozumel

45 minutes de traversée en ferry permettent de rejoindre la côte ouest de l’île de Cozumel, réserve de biosphère de l’Unesco située face à Playa del Carmen. Après 10 minutes de taxi pris en charge par Phocéa, on atteint leur centre de plongée sur place, dont les bateaux naviguent ensuite vers le sud-ouest de l’île. Un peu plus d’une heure de navigation plus tard, tout le monde à l’eau pour un enchaînement similaire à celui de Playa : plongée dérivante à 30 mètres, un repas sommaire à bord, puis plongée sur un plateau vers 15 mètres. Comme à Playa, mais en mieux ! Plus de formations de corail, structurées différemment, beaucoup de langoustes, des tortues plus grosses, et la présence d’un très mignon poisson endémique à l’île, surnommé poisson-crapaud des récifs, officiellement Sanopus splendidus ! Apparemment, plus on se dirige vers le sud, notamment Palancar, et plus belles sont les plongées. Mais nous nous sommes arrêtés avant, vers Tormentos.

Le poisson-crapaud des récifs, un vrai petit monstre de mangas japonais

Plonger en cénotes

Il serait vraiment dommage de séjourner dans cette région et de ne pas faire l’expérience d’une plongée dans un cénote. Ces cavités de calcaire parsèment la péninsule du Yucatan, et communiquent le plus souvent avec la mer. Elles sont de formes diverses : puits verticaux, grottes immergées, ou mix des deux. Dans les puits, comme à Angelita, au sud de Tulum, vous aurez des sensations de plongée en carrière, mais dans de l’eau qui peut passer de douce à salée avec la profondeur, ce qui modifie les sensations.


Un puit de lumière à Dos Oros

Dans les cénotes plus horizontaux, pour lesquels le phare est nécessaire et obligatoire, vous suivrez à la vitesse de l’escargot une ligne de vie, évidemment précédé par un guide, pour découvrir des itinéraires adaptés aux plongeurs loisir. Seule une certification Cave ou Spéléo vous permettra, avec blocs en side-mount, d’explorer les galeries plus étroites. J’ai personnellement exploré Dos Oros, une grotte immergée d’environ 7 mètres de profondeur située à 40 mn de route de Playa del Carmen. Deux « circuits » y sont balisés, permettant de découvrir stalagtites et stalagmites, colonnes, éboulement et couches de sédiment de calcaire en poudre, en passant près de plusieurs puits de lumière, ou dans une haute cavité aérée habitée par des chauve-souris… Magique !