Improvisation et plongée ne font pas bon ménage. Le plongeur prévoit, anticipe, envisage plusieurs scénarios, sans s’enfermer dans un carcan mais en se donnant les moyens de s’adapter en permanence. Bien préparer sa balade permet de rester serein et d’en profiter au maximum. Voici quelques points sur la planification en plongée.
Évaluer et anticiper
Avant de partir, la situation globale doit être connue, sinon il faut se renseigner pour ne pas être complètement dans l’inconnu. Cela vaut pour les conditions de navigation, de mouillage, de mise à l’eau, les équipements disponibles et moyens humains, mais également les particularités du site, ses caractéristiques et ses dangers potentiels. Il est ensuite nécessaire d’envisager quelques évolutions possibles, des options pas forcément courantes mais sur lesquelles il est indispensable d’anticiper, notamment pour éviter le stress d’une situation inattendue et jamais envisagée.
L’alchimie de la palanquée
Même si ces choix incombent le plus souvent au directeur de plongée, la composition de la palanquée est l’un des éléments primordiaux de la planification en créant un ensemble équilibré dans les compétences et adapté à la difficulté de la plongée. De même, le choix des bons équipements pour les équipiers de la palanquée sera indispensable. Le type de bloc, les sorties d’air, la protection thermique, les accessoires… Tout doit être passé en revue afin de faire coller les moyens et les besoins du jour.
Prévoir le déroulement
Cela commence par une bonne communication entre les membres de la palanquée en surface et par l’estimation des caractéristiques principales de la plongée. La profondeur maxi atteinte, les profondeurs intermédiaires, le profil général de l’évolution, la durée sont souvent des éléments indispensables. L’autonomie en air doit être évaluée en fonction de ces choix et la réserve d’air adaptée. Les détails doivent être peaufinés, comme les choix d’équipement, de mise à l’eau ou de rotation des palanquées. Une présentation succincte ou détaillée du site avant de partir est précieuse.
Prévoir les difficultés
Il est intéressant d’envisager quelques difficultés potentielles pouvant survenir durant l’immersion et surtout les solutions à y apporter. Ce sera ainsi le cas des procédures de plongeur égaré ou de palanquée ayant dérivé, mais également des comportements à adopter en cas de problème d’oreille à la descente, d’essoufflement ou de panne d’air. Le code de rappel des plongeurs par la sécurité de surface est également à prévoir. Et une présentation rapide des moyens d’assistance et de secours disponibles sur le bateau s’impose.
Planifier la remontée
C’est une véritable organisation préparée à l’avance qui passe par les critères de décision d’engager la remontée. Cela peut être une pression d’air définie à l’avance (selon le type de plongée), une durée maximale, la sensation de froid d’un plongeur, l’absence de palier ou au contraire la DTR (durée totale de la remontée englobant les paliers) en plongée profonde. Ensuite, il faut envisager les conditions de déroulement des paliers, les procédures utilisées, les moyens mis en œuvre (parachute, ligne de palier…), la communication avec la surface et enfin les modalités de récupération des plongeurs en surface.
Texte Alain Delmas, crédit photo : D. Deflorin