Bravo ! Vous voilà membre de la communauté des Homos sapiens palmus ! À vous les balades sous-marines encadrées jusqu’à 20 mètres. « Oui d’accord, mais ensuite ? », me demandent certains, la mine un peu triste. Ensuite ? Vous n’avez que l’embarras du choix ! Voici 8 pistes pour évoluer et progresser.

Explorez !

On ne le dira jamais assez : « Explorez et profitez, encore et encore. » La base est de pratiquer régulièrement pour prendre de l’expérience et de l’aisance. Votre équilibre et vos automatismes (entre autres) demandent de multiples plongées, dans différents endroits et différentes conditions, pour réellement être considérés comme acquis, et ce même après une période plus ou moins longue d’inactivité. Pour cela, libre à vous : vous pouvez plonger le jour ou la nuit, en dérivante (d’un point A à un point B), sous la pluie, par bonne et mauvaise visibilité, le long d’un tombant, d’un bateau ou du bord, en croisière… Notre terre est recouverte pour plus des deux tiers d’eau, salée et douce, la place ne manque donc pas. La plongée est un plaisir avant tout, alors profitez, admirez les poissons et les décors de cinéma qui déroulent devant vos yeux. Détendez-vous, savourez les effets de l’apesanteur et tel un océanaute, laissez-vous griser et emporter par ce monde unique et fascinant !

Plongeur encadré 40 mètres (PE40)

Depuis le film « Le grand bleu », vous ne rêvez que d’une chose : imiter Jacques Mayol descendant toujours plus profond dans un bleu toujours plus sombre, pour voir ses amis les dauphins au cœur de la Méditerranée. Ça fait un peu cliché aujourd’hui, je vous l’accorde, mais l’attrait pour les profondeurs reste bien présent pour la majorité d’entre nous qui rêvons d’admirer des tombants foisonnants de gorgones ou d’inspecter des morceaux de tôles. Il règne toujours une part de mystère ! Certes, vous ne plongerez pas vos palmes au-delà de l’espace lointain, mais vous aurez tout de même la possibilité d’atteindre les 40 mètres de profondeur ! À vous la narcose, cette sensation étrange et fugace. À vous les belles descentes dans le bleu, en pleine eau, avec pour seuls repères les rayons du soleil dansant autour de vous. Bon, je ne vous le cache pas, c’est l’option glamour cinémascope. Car parfois, entre la descente dans la purée de pois et l’arrivée dans la pénombre, c’est plutôt ambiance « Star Wars » et « côté obscur de la force ». Ce genre de plongée a ses aficionados et heureusement ne manque pas de charme, tout en développant votre confiance en vous et vos compétences.

Plongeur autonome 20 mètres (PA20)

Envie de balade romantique ? Plein les palmes de plonger seulement 30 minutes à cause du gros consommateur de service ? À moins que plonger à 5, moniteur compris (voire même bien plus dans d’autres pays), vous rende antisocial ? Si oui, cette certification est faite pour vous. Quelques plongées techniques plus tard (après avoir appris à vous orienter, à gérer un binôme en difficulté et votre décompression, entre autres), vous voilà apte à vous balader jusqu’à 20 mètres sans moniteur. C’est la palme de la tranquillité ! Quel plaisir et quel bonheur d’être enfin seul avec sa moitié, ou plus simplement avec son binôme, débarrassé de certains empêcheurs de plonger en rond. En contrepartie, à vous de gérer votre exploration et de trouver de quoi vous rincer l’œil. Sans oublier de retrouver le bateau.

Le Niveau 2

Pour ceux qui veulent tout, la profondeur ET l’autonomie, tout de suite, il y a le Niveau 2. C’est la combinaison du PE40 et du PA20. Mais nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de maîtriser votre flottabilité et l’utilisation de votre matériel. Compétences qui s’acquièrent avant tout par l’expérience et donc par : l’E.X.P.L.O.R.A.T.I.O.N ! Qu’on se le dise, profitez de votre Niveau 1 avant de vous lancer dans cette formation dense et prenante. Vous n’aurez pas trop le temps de regarder les poissons entre orientation, assistance, gestion de la décompression…

La biologie

Via la biologie marine vous apprenez, plus que des connaissances pures sur les espèces, à observer ce qu’il se passe sous vos yeux ébahis. Cela donne du sens à ce monde nouveau et si fascinant. Apprendre à reconnaître les espèces rencontrées, retrouver leurs habitats pour ensuite observer leurs comportements et leurs habitudes ouvrent un champ d’apprentissage immense et sans fin. Finie la routine. Pour l’anecdote, Albert Falco, digne collaborateur de Jacques-Yves Cousteau, plongeait régulièrement sur un banc de sable à Marseille pour observer la vie. Et dieu sait qu’il y en a dans ce désert apparent ! Certains en ont fait une spécialité et ont appelé ça la « muck-dive », littéralement la plongée vaseuse. Vous ne sortirez plus de l’eau en disant : « Bof, j’ai rien vu. »

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Le Nitrox

Ce mélange enrichi en oxygène, au détriment de l’azote, et respiré dans vingt mètres d’eau augmente considérablement la courbe de sécurité. Cela allonge souvent la durée de votre plaisir tout en diminuant la fatigue ressentie lors de plongées quotidiennes répétées. Il est recommandé également pour les personnes présentant des facteurs de risque (obésité, fatigue, gros fumeur, etc.). À l’étranger, ce gaz est très développé. À tel point que certains centres ne plongent plus à l’air mais uniquement au Nitrox !

Photos/vidéos

Nombreuses sont les bonnes raisons de s’y mettre. Entre autres : pour le plaisir, pour la connaissance de la flore et de la faune, pour l’amélioration constante de votre technique avec l’impératif des photos nettes et de ne pas faire fuir le sujet, pour le partage après plongée ou encore pour redécouvrir un site devenu ennuyeux…

Autres pistes

Les organismes internationaux proposent tout un lot de spécialités diverses et variées : profonde, orientation, photo/vidéo, biologie, nuit, dérivante, sous glace, Nitrox, secourisme, départ du bord, en bateau, etc. Une fois votre sésame (l’Open Water, équivalent du Niveau 1) obtenu, vous vous formerez au coup par coup en fonction de vos envies, du lieu et de votre expérience. Ainsi, exploration par exploration, spécialité par spécialité, vous allez à votre rythme. Au bout d’un certain nombre de spécialités acquises (dont la profonde et l’orientation, obligatoires), vous passerez au niveau supérieur vous donnant accès à de nouvelles spécialités. Ce système est très modulable et accessible à tous.


Retrouvez le texte et la photo d’Antoine Mettra 
dans Plongée Magazine n°71

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