Malgré sa réputation, le grand requin blanc est une espèce fragile. Alors qu’il était encore très abondant au XIXe siècle, il est aujourd’hui devenu très rare, surtout en Méditerranée, malgré des mesures de protection. Au point d’être classé « espèce en danger en Méditerranée » au dernier rapport UICN de 2007. Fidèle à son projet, Longitude 181 a donc mis sur pied une expédition scientifique d’envergure pour étudier le grand requin blanc de Méditerranée.

L’objectif est multiple. D’abord obtenir une meilleure connaissance ce cette espèce, notamment sa biologie, ses déplacements, aussi bien saisonniers que verticaux, ses aires de reproduction ou son comportement. Cela passe par l’observation in situ en plongée ou en apnée bien sûr, avec estimation de la population de grands requins blancs de Méditerranée, confirmation de la zone de mise bas, prélèvement d’ADN, pose de balises sans danger pour l’animal en vue de récolter différentes données, etc.
Cette meilleure connaissance du grand requin blanc devrait permettre de définir les mesures de protection les plus adéquates, tant au niveau des zones de reproduction ou des périodes clés, que de ses couloirs de navigation, de la sensibilisation des pêcheurs afin qu’ils relâchent les prises accidentelles que du grand public ou des institutionnels. Ont été prévus divers films, photos, conférences, publications ainsi qu’un site internet dédié  : www.grandrequinblanc.org.

Une opération ambitieuse qui se déroulera sur 3 ans à raison de plusieurs missions d’un mois d’abord dans le canal de Sicile où les possibilités de rencontres sont les plus probables. Outre le grand requin blanc, toutes les autres espèces de requins y seront observées en continu, 24/24 h et comptabilisées. L’équipage sera constitué d’une vingtaine de personnes pour chaque mission associant scientifiques, cameramen, photographes, plongeurs. On y retrouve des noms bien connus tels Véronique et François Sarano, René Heuzey, Roberto Rinaldi, Fred Bassemayousse, les apnéistes Pierre Frolla et Fred Buyle.

Une telle étude nécessite un budget conséquent, environ 250000 € par an pour un total de 800000 € et de multiples partenaires parmi lesquels l’Institut Océanographique de Monaco, le Centro Studi Squali en Italie, les fondations Solutys, Malpelo ainsi que plusieurs organismes tunisiens.
Officiellement annoncée lors du Salon de la Plongée, cette étude du grand requin blanc de Méditerranée ne pourra débuter en avril 2014 comme espéré mais la première mission devrait se dérouler en octobre prochain, ces deux périodes étant les plus propices. Reste à boucler le budget et finaliser la location du bateau support. Il pourrait s’agir d’une ancienne baleinière aménagée pour la plongée mais rien n’est encore bouclé.
Pour adhérer, participer à l’opération (dons fiscalement déductibles si éligibles) ou simplement suivre le projet  : grandrequinblanc.org. À noter qu’un tirage au sort permettra aux adhérents de Longitude 181 de gagner 1 semaine à bord avec l’équipe scientifique.

Texte D. Deflorin, photos V. et F. Sarano/Longitude 181

Une ancienne baleinière équipée plongée sera peut-être affrétée.