L’équilibre du plongeur est tout à la fois synonyme de confort et de sécurité. Trop léger, le plongeur peine à rester en place et doit vider sans cesse ses poumons pour maintenir sa position. Trop lourd, il faut palmer ou gonfler anormalement son gilet et ça ne s’arrange pas à la descente ! Mieux vaut donc maîtriser lestage et stabilisation, les deux facettes principales du bon équilibre subaquatique.
Poumon-ballast et effets de la profondeur
Difficile de viser un équilibre parfait avec une flottabilité qui varie sans cesse. Quand le plongeur vide ses poumons, il s’alourdit ; quand il les remplit d’air, il augmente sa flottabilité ; c’est le principe du célèbre poumon-ballast. Mais comme le plongeur ne peut s’arrêter de ventiler trop longtemps, ces variations de volume influent sans cesse sur la flottabilité. Même combat avec les variations de profondeur. À la descente, la combinaison et le corps du plongeur s’écrasent, le volume d’air dans le gilet diminue et le plongeur devient de plus en plus lourd. À la remontée, les phénomènes s’inversent. Pendant l’immersion, les moindres variations de profondeur provoquent des effets similaires.
Le bon lestage
Tout dépend de la plongée visée. Une immersion peu profonde va nécessiter un lestage un peu plus important pour rester en place sans difficulté. Une plongée profonde impose de ne pas être trop lourd au fond, tout en conservant une flottabilité équilibrée en fin d’immersion avec les blocs presque vides lors des paliers. Pour des plongées classiques, il est recommandé de viser une flottabilité légèrement positive en surface et un équilibre quasi parfait à 3 mètres sans avoir recours à l’air du gilet. Impossible de donner une valeur chiffrée moyenne car tout dépend de la morphologie du plongeur, de sa densité, de son équipement, notamment les blocs dont le poids change d’un fabricant à l’autre pour un même volume… Et surtout de la combinaison en fonction de sa forme et son épaisseur. Un test de lestage en surface est possible : gilet complètement vidé en surface, le plongeur doit s’enfoncer doucement dans l’eau lors d’une expiration prolongée, sans jamais quitter la surface du sommet du crâne. Autre variante : il enchaîne petites inspirations et expirations et doit rester équilibré, immergé avec les yeux au niveau de la surface de l’eau.
La stabilisation
C’est une variante du test de lestage en immersion, sauf qu’il ne s’agit plus de jouer sur le lest mais sur l’air dans le gilet pour ajuster l’équilibre. À la descente, le plongeur gonfle progressivement son gilet pour compenser une partie de la perte de flottabilité. Parvenu à la profondeur souhaitée, en restant en pleine eau et sans appui, il gonfle encore un peu son gilet pour s’approcher de l’équilibre de flottabilité. Ensuite, il exécute un poumon-ballast un peu ample afin de vérifier qu’entre les points haut et bas de la ventilation, il maintient le même niveau d’immersion. Si nécessaire, il ajuste en rajoutant ou purgeant un peu d’air de son gilet. Lors de changements modérés de profondeur durant la balade, mieux vaut ne plus toucher à son gilet s’il est bien réglé et utiliser simplement le poumon-ballast. Pour des variations plus marquées, une nouvelle stabilisation sera nécessaire.
Texte Alain Delmas, crédit photo : D. Deflorin