Après 22 ans chez PADI, Jean-Claude Monachon a intégré SSI (Scuba Schools International) le 1er avril 2014, à la suite du rachat de l’organisme par le groupe HTM, en qualité de vice-président international des ventes et du marketing. Une surprise dans le milieu, tant Jean-Claude Monachon était assimilé à « M. PADI Europe ». Pour l’intéressé, rien de plus naturel : « Au fond, je ne fais que poursuivre mon travail mais en élargissant ma zone de compétence au plan mondial. » On peut le comprendre mais un peu court tout de même. Qu’est-ce qui a pu le pousser à passer de l’organisation leader à son challenger ? « C’est un peu un concours de circonstances, poursuit-il. Depuis son rachat et sa réorganisation il y a quelques années, PADI a tout concentré sur 3 headquarters, obligeant de ce fait les clients (centres, instructeurs ou plongeurs) à passer par ces directions, parfois éloignées de leur lieu de pratique. À l’inverse, SSI, depuis son acquisition par le groupe HTM, a opté pour une stratégie différente, au plus près des acteurs avec une cinquantaine de services clients, en plus des headquarters américains, EMEA, ou Asie. Cette approche offre l’avantage d’un contact de proximité. Ce qui facilite les relations par zones. On parle la même langue, on a les mêmes horaires, la même monnaie, etc. De plus, cela permet une meilleure réactivité des services. La proximité joue énormément. Alors que PADI diminuait ses points d’accès, SSI les élargissait. Ce qui correspond davantage à mon point de vue, être au plus près des clients finaux. Pour moi, l’essentiel est de faire en sorte que le plongeur reste actif le plus longtemps possible. Chez SSI, 60 % des plongeurs suivent une formation continue et restent dans le cursus de l’organisation. Une autre différence est que la structure SSI est davantage basée sur les centres, les magasins ou les resorts que sur les instructeurs. Du coup, le plongeur est assuré d’avoir un rapport plus pérenne que dans le cas d’un instructeur.
De plus, depuis deux ans, PADI a beaucoup augmenté le prix de ses supports. Et ils n’étaient pas directement répercutables, obligeant à rogner sur les marges. L’orientation prise par PADI était donc de moins en moins la mienne. Alors qu’avec SSI, j’ai des garanties qu’une éventuelle augmentation des gains ne sera pas au profit d’investisseurs mais à celui de tout le marché. Notre but est de travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs (centres, magasins, fabricants, etc.) dans une réelle synergie. »
Synergie entre les acteurs
Le fait que SSI soit propriété du groupe HTM dont Mares fait partie n’est-il pas un obstacle ? « Pas du tout, rétorque M. Monachon. Je pense à l’inverse que les échanges entre une agence de certification et ses instructeurs ont autant à apporter aux fabricants que l’inverse. Chacun garde son identité et c’est très clair au plus haut niveau. Des liens plus étroits entre les enseignants et les fabricants permettent de faire remonter des observations vers les bureaux d’études ou, à l’inverse, d’adapter de nouvelles pédagogies dans l’utilisation du matériel sur le terrain. D’ailleurs, dans les supports pédagogiques, toutes les marques apparaîtront. Je crois beaucoup à cette synergie. »
Il n’en demeure pas moins que PADI reste la première agence de certification mondiale, SSI, malgré sa position de N°2, ne représentant que le quart de la précédente. « C’est là que réside le challenge, précise M. Monachon. D’autant que dans certaines régions, la tendance s’inverse. À nous de proposer des produits et programmes innovants à coût raisonnable. Et je suis persuadé que la ‘satellisation’ de SSI, au plus proche des marchés, est un atout. De plus, tel que SSI est désormais organisé, les centres ont tout dans les mains : de la randonnée palmée ou de la natation, en passant par l’apnée sportive ou de loisir, à la plongée tek ou de loisir, etc. Et cela avec un interlocuteur unique. Sans parler de la mode. Dans certains pays, le CA du divewear est en train de rattraper celui du surf ! »
À coup sûr, l’arrivée de Jean-Claude Monachon dans le giron de SSI devrait booster la marque. Charge à lui de stabiliser la position de l’organisation avant son grand renouveau annoncé pour le prochain DEMA et les salons qui suivront.
Texte D. Deflorin, photos SSI