Chaque début d’année, c’était traditionnellement une salve de nouveaux compacts numériques, avec des hauts et des milieux de gamme, des prix d’appel, etc. Mais en 2014, hormis quelques nouveautés, rien de bien transcendant. Un seul caisson annoncé (Canon pour le G1X Mark II) quand il y en avait une quinzaine les années antérieures. Pour connaître les raisons de cette déflation de compacts et caissons, Plongée Mag a interrogé les acteurs du marché.
Ultra équipés, les foyers français débordent d’écrans (5,9 en moyenne) avec tablettes, ordinateurs (fixes et portables), smartphones, télévisions, caméscopes… Les meilleurs smartphones ont désormais des capteurs rivalisant avec les compacts. Connectés à internet, ils permettent de partager immédiatement les souvenirs sur les réseaux sociaux ou des galeries dans le Cloud. Rien d’étonnant dès lors que le marché des compacts se soit effondré de 22 % en 2013.
LES BAROUDEURS RÉSISTENT MIEUX
« Le segment des compacts outdoor reste relativement stable (-3 %), témoigne Isabelle DeOliviera, chef de produits compacts et objectifs interchangeables Nikon. Mais ce n’est qu’une niche qui ne représente que 5 % du marché des compacts. »
Par ailleurs, le succès de la GoPro a incité des fabricants venus de nulle part à investir ce créneau. Les caméras d’action fleurissent de partout, tout comme les smartphones qui ne craignent plus les embruns. Même l’iPad peut être emporté sous l’eau. Tous ces joujoux sont idéaux pour les sports nautiques et l’apnée. D’où une demande moins forte de protections réellement étanches type caissons.
Qui dit moins de compacts, dit moins de caissons en 2014. « Les fabricants ne produisent des caissons que sur des appareils porteurs ou des séries à gros volumes. Par exemple, chez nous, la série TZ, lance Luc Saint-Elie, formateur chez Panasonic. Un compact a une durée de vie dans les rayons de 8 à 10 mois maximum. Donc le caisson doit être vendu sur cette période. »
D’autre part, les tarifs ayant baissé, le prix du caisson dépasse vite celui du compact d’entrée de gamme. Et cela fait réfléchir. L’intérêt de la clientèle se porte donc aujourd’hui plutôt sur des reflex d’entrée de gamme ou des hybrides à objectifs interchangeables.
LA PROFONDEUR, ARGUMENT DE VENTE
En polycarbonate transparent, les caissons des fabricants sont conçus en Asie avec une étanchéité ne dépassant pas 40 mètres. S’il est vrai que cela convient à la majorité, les plongeurs expérimentés préfèrent investir dans des caissons dotés d’une étanchéité supérieure. « Aujourd’hui, l’offre Olympus sur les caissons reste de 40-45 mètres alors que d’autres proposent des solutions à 60 mètres, mais à un tarif plus élevé », souligne Thierry Bourque, spécialiste produits Olympus. Ainsi, Ikelite qui propose systématiquement 60 mètres, équipe une grande partie du parc de compacts.
Il y a trois ans, les compacts dépassaient rarement 5 mètres d’étanchéité. Aujourd’hui, les TG850 Olympus et le XP70 Fujifilm descendent à 10 mètres, le WG4 Ricoh à 14 mètres, l’AW120 Nikon à 18 mètres et le D30 Canon va jusqu’à 25 mètres. Sans oublier le Nikon AW1, seul appareil à objectifs interchangeables étanche par construction. « Un produit étanche à 15 mètres, précise Isabelle DeOliviera. Il est évident qu’il y a encore une marge de développement. Notamment à destination des plongeurs. On sait qu’ils veulent aller plus profond. »
Texte M. Carret, photos D. Deflorin