Le métier de moniteur de plongée fait toujours autant rêver, suscite des vocations et motive bien des jeunes à entreprendre une formation pour les concrétiser. Aujourd’hui, la filière est bien connue et les offres de formations aussi. En France, la voie royale vise le Brevet d’État et ses déclinaisons, avec des séjours en entreprises et idéalement un brevet d’instructeur d’une organisation internationale alternative, facilitant l’insertion sur le marché étranger. Mais la formation « à la française », indispensable pour travailler sur le marché professionnel hexagonal et si brillante soit-elle, n’est pas nécessaire à l’étranger et pas reconnue à sa valeur.
Il n’en faut pas plus pour que les PADI, SSI et consorts fassent leur chou gras en commercialisant des brouettes de cours d’instructeurs ou de cross-over pour attirer les aspirants moniteurs dans leurs filets. Dans certains cas, on se trouve face à un paradoxe avec un brevet de moniteur reconnu partout dans le monde, mais par trop superficiel d’un côté, et un brevet d’État, de technicien sur-compétent de l’autre, mais ne constituant pas pour autant de sésame absolu sur le marché international. D’autant que, quelle que soit la filière, ces formations, trop axées plongée pure, ne répondent pas toutes aux réalités du terrain où l’on recherche avant tout des moniteurs certes, mais qui soient aussi des gestionnaires d’entreprises.
Une situation souvent déplorée par les patrons de centres, mais aussi parfois par les moniteurs eux-mêmes, regrettant que leur formation n’ait pas comporté plus de volets concernant le développement commercial, la comptabilité ou les langues.
Forte de ce constat, l’école parisienne Plongequilibre vient de mettre sur pied une nouvelle formation originale et unique en son genre en partenariat avec le CNAM (Conservatoire national des Arts et Métiers), organisme d’État. Un projet né il y a plus de deux ans dans l’esprit des frères Cédric et Erwan Rowarc’h, responsables de Plongequilibre. « Face à l’évolution du marché et son internationalisation, la demande des structures professionnelles s’oriente aujourd’hui vers des moniteurs ayant non seulement des compétences en plongée et en anglais, mais également en management et en gestion. C’est pour mieux y répondre que nous avons pensé à un cursus doublement certifiant : instructeur de plongée d’une part, entrepreneurial et manageurial d’autre part. Et lorsque nous avons présenté le projet, le CNAM a aussitôt répondu présent. Ainsi va démarrer en février une première session de 9 mois de ‘chef de structure plongée’. Mais il est clair que cette formation s’adresse à ceux qui veulent avant tout faire carrière à l’étranger », précisent les deux frères.
Plongequilibre, centre PADI à Paris, s’occupe de la partie plongée en collaboration avec des centres partenaires à Marseille, Juan-les-Pins, Lanzarote… débouchant sur un OWSI ; le CNAM assurant la partie entrepreneuriale avec le titre professionnel « d’Entrepreneur de Petite Entreprise » (RNCP Niveau III) à l’issue du stage. À noter que cette formation s’articulant autour de modules progressifs, si l’on est déjà titulaire d’un brevet de plongée (Dive Master, moniteur, etc.), il est possible de rejoindre le cursus en cours de formation, raccourcissant sa durée et diminuant le coût. Le nombre de places est limité à 12.
Renseignements, conditions d’admission, déroulement et tarifs sur les sites de Plongequilibre et du CNAM.
Texte D. Deflorin, illustrations Plongequilibre