C’est l’un des axes fondateurs de l’autonomie en plongée. Deux équipiers sont en relative sécurité s’ils sont capables de se porter mutuellement assistance dans l’eau en cas de problème. Si ce n’est pas le cas, ils seront encadrés et c’est le guide qui assurera cette compétence à assister.
Identifier les problèmes
C’est l’une des clefs primordiales du dispositif ! Le plongeur en difficulté signale rarement avec efficacité ses problèmes et quand il le fait c’est souvent trop tardivement. Parfois, il utilise même le mauvais signe sous les effets du stress. Il est donc indispensable de rester en éveil et d’observer son équipier afin de vérifier que tout va bien. Cela passe par les fréquents échanges de regards et de signes usuels, mais également par l’observation de son comportement et des signes annonciateurs de difficultés potentielles, doublée de la capacité à les interpréter. Ainsi, le plongeur qui stoppe sa progression, se recroqueville sur lui-même, porte la main à son détendeur avec la ventilation qui s’accélère et devient bruyante est probablement en train de débuter un essoufflement.
Intervenir à bon escient
L’important, c’est la rapidité et l’efficacité de la réponse apportée par l’assistant. Toute difficulté vécue en immersion est source de stress et la panique rôde toujours. L’assistant va donc montrer au plus tôt sa présence, sa disponibilité et chercher à rassurer afin d’éviter que la situation n’empire. Ensuite, il faut trouver la solution adaptée en tenant compte de l’environnement et des conditions de plongée. Ainsi sur un déclenchement d’essoufflement dans une profondeur modérée, il est possible de se poser un peu au fond pour tenter de récupérer la situation ; alors que la même cause va nécessiter de quitter rapidement la zone lors d’une plongée profonde.
Assister efficacement
Trop souvent, dans l’esprit d’un équipier autonome ou d’un guide, assister est synonyme d’aide à la remontée vers la surface. C’est parfois le cas effectivement et il faut alors tout mettre en œuvre pour y parvenir. En injectant de l’air dans le ou les gilet(s), en utilisant ses palmes au besoin et parfois en maintenant l’embout de l’assisté en bouche… tout en contrôlant la vitesse de remontée, notamment dans l’approche surface pour éviter le sur-accident. Mais dans bon nombre d’autres cas, il faut ralentir ou stopper un équipier qui remonte en panique vers la surface et cela nécessite d’autres compétences, pas toujours abordées en phase d’apprentissage.
Ramener en sécurité
Fréquemment, lors de la remontée, les problèmes s’estompent, ce qui permet d’effectuer une fin de plongée à peu près normale, quand bien même le plongeur assisté doit rester sous haute surveillance. Si ce n’est pas le cas, la sécurité optimale de l’assistant et celle de l’assisté sont parfois délicates à conjuguer avec l’urgence de la situation. Cela passe parfois par l’impasse faite sur la vitesse de remontée parfaite et les paliers, le temps de transporter le plongeur en difficulté au bateau avant d’engager une procédure d’urgence pour remontée rapide. Pas toujours un long fleuve tranquille l’autonomie !
Texte Alain Delmas, crédit photo : D. Deflorin