Comme à son habitude, Jean-Luc Diainville a joué franco devant les journalistes réunis face à lui lors de la présentation des nouveautés Aqua Lung 2015. Oui, selon ses chiffres, Aqua Lung reste leader du marché avec 19 %, immédiatement suivi par Scubapro/Johnson à 15 % et Head/Mares à 14 %. Une estimation selon ce que les uns ou les autres intègrent dans leur marché EMEA.
Quoi qu’il en soit, pas de quoi pavoiser. Malgré des progressions, le marché européen affiche un encéphalogramme plat qui ne renoue pas avec les projections d’avant crise 2009. Bien sûr, certaines marques, certains secteurs donnent le sourire. Comme la natation où Aqua Sphere progresse de façon réjouissante. Mais pour le reste, ça marque le pas en Europe.
« Le pire est que dans certains pays, certaines marques arrivent parfois à damer le pion aux majors, mieux adaptées au marché local, remarque-t-il. Les critères d’appréciation ne sont pas identiques, linéaires. Il nous faut donc écouter, comprendre et devancer le marché. Ce qui n’est pas simple, entre le loisir, la passion ou l’extrême. »
Du coup, branle-bas de combat chez Aqua Lung. Et d’abattre les atouts du groupe : 6 centres de R&D, chacun spécialisé dans son domaine (tissus, coutures, soudures haute fréquence, respiration, matériaux, innovation, injection plastique, ingénierie, usinage, etc). Une force de frappe mobilisée autour d’un nouvel objectif compte tenu des circonstances : taper au cœur !
Cœur de marché et rapport qualité/prix. Pour y parvenir : synergies, économies de coûts de production, optimisation. Exemple phare de cette stratégie, le nouveau détendeur Core que nous présente Manuel Cabrère. Un produit milieu de gamme, valeur sûre, compensé à tous les étages, conçu pour être durable, avec une maintenance tous les deux ans et un maximum de pièces communes avec les autres détendeurs. Core comme cœur de marché, nouvelle référence pour un produit sans concessions techniques annoncé à 299 €.
Et il y en a d’autres de la même veine. Avec, en filigrane, un message clair en direction des clients directs, les revendeurs. Parce que oui, la crise est passée par là. Oui, chacun fait des efforts de structure, de production, de promotion. Mais, alors que certaines enseignes sont au bord du redressement judiciaire, du dépôt de bilan, si on ne maintient pas une marge minimale à la survie, à quoi bon ?
Qu’on se rassure. Aqua Lung a d’autres cartes dans sa poche. Et Frédéric Jacomet et Stéphane Maillaut de dégainer l’as de cœur : la gamme Umberto Pelizzari by Momo design sous la marque Omer. Nouveau marché, nouveau défi. Mais y a du beau, du lourd.
Texte et photos D. Deflorin