Diving Snake, les premiers essais.
par Patrick Marchand.
Photographies : Gérard Duc et Patrick Marchand.
Vidéos : Pascal Granger. Montage : Philippe Istria.
C’est l’histoire d’un montagnard habitué à lover des cordes de 50 mètres ou de 35 – en tous cas, de la bonne longueur et qui se déroulent toutes seules – et qui se met à la plongée. Au premier lancer de parachute, notre montagnard se dit qu’il y a peut-être moyen de faire mieux tout en restant simple, pour éviter la corde ceux qui ne se déroule pas et emporte l’utilisateur à la surface, ou celle de 30 mètres en polypropylène chinois qui flotte au-dessus du plongeur en se demandant s’il n’y aurait pas une hélice dans le coin. Les montagnards ont ceci en commun avec les marins qu’avec un peu de corde et trois nœuds, ils peuvent s’affranchir de toutes les difficultés de la vie. Mat Cortial est donc venu au dernier Salon de la Plongée nous présenter le prototype de son Diving Snake® que nous avons à notre tour confié à nos testeurs pendant la dernière campagne Plongeurs International, en mars dernier, à bord de l’Exocet naviguant en mer Rouge.
Tous les montagnards vous le diront : le plus important pour la sécurité, c’est que les cordes fassent la bonne longueur ; pas trop courte, mais pas trop longue non plus pour ne pas risquer de s’accrocher intempestivement dans le décor. C’est pourquoi la cordelette Diving Snake mesure 6 mètres. Le concepteur a prévu un usage en plongée loisir, c’est-à-dire sans palier, et 6 mètres correspond bien à une profondeur idéale pour envoyer un parachute. C’est assez profond pour que la loi de Mariotte complète le gonflage, et assez proche de la surface pour voir ce que l’on fait. D’autant qu’avec cette cordelette lovée intelligemment, il n’est pas utile de la dérouler avant de gonfler le parachute, évitant ainsi tout risque de la voir s’accrocher au fond ou s’emmêler dans les palmes. Une fois réduite à cette longueur raisonnable, il devient possible d’opter pour une cordelette plus grosse, et surtout de meilleure qualité que la tresse très bas de gamme généralement livrée avec les parachutes. Ici, il s’agit d’une ligne avec une gaine tressée de 4 mm de diamètre qui offre une bonne prise en main, ne coque* pas ou très peu, tient bien le nœud et offre une bonne résistance à l’abrasion, notamment au niveau du bloqueur en plastique.
Les nœuds ont leur importance. L’extrémité destinée à recevoir le parachute forme une boucle assez large pour faire une tête d’alouette autour de l’anneau métallique ou textile du parachute. A l’autre extrémité, c’est un savant mélange de nœuds et de bloqueur à pression qui forme une double boucle. Elle devra, d’une part, serrer le faisceau de la cordelette une fois formé et, d’autre part, constituer la poignée tenue à la main pendant le gonflage. Le reste est une question de pliage. Une petite planchette en bois (garantie écolo par le fabricant) permet de lover la cordelette avec des boucles de longueurs légèrement dégressives à chaque tour, afin de lui permettre de se dérouler sans s’emmêler sur elle-même. Il faut avouer que sur notre bateau de test, personne n’y aurait pensé spontanément. Tout le monde est d’ailleurs resté sceptique sur l’intérêt du système jusqu’à ce qu’une semaine d’envois à répétition de parachute avec la cordelette Diving Snake® rende son verdict : sans faute ! Pas un envoi manqué, pas d’emmêlage, pas un parachute perdu, bref, ça marche !
Parachute3 from webmaster@plongeursinternational on Vimeo.
Simple, efficace, je ne vois que deux limites au système. En premier lieu, si on lâche le faisceau avant qu’il en soit délové, aucune chance de le revoir. Là où une ficelle classique ou un spool a toujours une chance de se dérouler tout seul et de repasser à portée de main, le Diving Snake® restera bien rangé… à la surface. Mais comme tous les dispositifs techniques, sa conception repose sur une bonne utilisation et pas sur une erreur de manipulation. Ensuite, l’ensemble planchette/cordelette est proposé à 39 euros, ce qui peut sembler un peu cher et risque surtout, expérience à la clef, de pousser les plongeurs à descendre dans l’atelier pour voir s’ils ne peuvent pas bricoler un truc dans le genre. Je rappelle que le concepteur a fait le choix de la qualité artisanale avec sa planchette en bois écolo plutôt qu’en plastique injecté en Inde. Aussi, pour une fois, je suggère un beau geste : respecter celui qui a eu l’idée le premier, et jouer le jeu sans lequel il n’y a pas d’inventeur, en achetant un vrai Diving Snake®.
Cet article a été réalisé au cours de la campagne de tests 2018 de Plongeurs International en Mars dernier chez Diving Attitude à bord de l’Exocet.
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