L’association Bloom a récemment révélé les résultats de son étude portant sur 72 crèmes de beauté : 1 sur 5 contient du squalane de requin.
Cette substance hydratante est une version purifiée du squalène, un lipide que l’on retrouve chez de nombreux animaux et végétaux. Et l’industrie cosmétique est la première consommatrice de ce composé extrait du foie des requins profonds. Lors d’une précédente étude en 2012, Bloom avait estimé que trois millions de requins profonds étaient tués chaque année pour satisfaire la demande en squalane, alors qu’il existe des alternatives végétales (à partir de l’olive ou de la canne à sucre). Si les nouveaux tests effectués par l’association montrent que les marques occidentales ont de plus en plus recours à du squalane d’origine végétale, il semblerait que les fabricants asiatiques de cosmétiques continuent majoritairement d’utiliser l’émollient provenant des requins.
Sur les 72 crèmes, 10 comprenaient des traces de squalane en quantité insuffisante pour les analyses. L’étude a donc porté au final sur 62 échantillons, issus de trois zones géographiques (15 de l’Asie, 32 de l’Europe, 14 des États-Unis). Résultats : 1 crème sur 5 présentait du squalane de requin. Et c’est l’Asie qui affiche le plus gros taux, avec 8 crèmes sur 15 incriminées, contre 1 sur 14 pour les États-Unis et 3 sur 32 pour l’Europe.
Dans un communiqué, l’association Bloom explique que « soit les marques achètent du squalane animal, moins cher que le squalane végétal, pour réaliser une marge plus importante, soit elles sont trompées par leurs fournisseurs qui leur vendent du squalane mélangé en le faisant passer pour du squalane végétal ». Mais l’organisation rappelle dans le même temps que des tests simples existent pour déterminer la provenance du squalane.
L’intégralité des résultats est disponible dans l’étude « La belle et la bête »
Texte C. Cioni