Créé en 1963, le Syndicat national des moniteurs de plongée (SNMP) est le premier syndicat professionnel de moniteurs de plongée français. Reconnu organisme certificateur depuis 1986, il dispose de son propre cursus de certifications, parfaitement reconnues dans le Code du sport. Combatif, voire trop virulent à une certaine époque, il avait un peu disparu des écrans radar, laissant de fait la place vide pour d’autres organisations, françaises ou étrangères. Mais le SNMP semble sortir de sa torpeur et bien décidé à reprendre le taureau par les cornes.
Ainsi, le 10 juillet à la Tour Fondue (Giens, dans le Var), les représentants de la cinquantaine de membres ont élu un nouveau bureau. Il est désormais constitué d’anciens, tels Marie-Pierre Jaffard, trésorière, et Philippe Bernardini, secrétaire, mais aussi d’un nouveau président en la personne d’Alain Foret. On ne présente plus ce dernier, acteur notable depuis longtemps de notre marché, notamment en ayant été, de 2002 à 2009, secrétaire général de la FFESSM. Pas vraiment un bleu donc. Mais, dans un paysage encombré, comment compte-t-il sortir le SNMP de ce qui semblait un coma dépassé ? Trois questions au nouveau président.
- Quelles sont les priorités pour faire revivre le SNMP ?
C’est vrai que depuis quelques années, le SNMP se cherchait un peu dans un marché en pleine mutation. Pour l’instant, nous allons surtout nous attacher à préparer l’avenir, revoir notre communication et notre site internet, réviser les cursus et les prestations offertes aux moniteurs professionnels pour avoir une offre plus attractive. Nous allons également revoir notre positionnement face aux autres organisations.
Cela passe impérativement par le dialogue. En septembre, le SNMP provoque une réunion avec les 3 autres syndicats représentatifs de la profession (ANMP, SMPS-CGT et SNEPL) et à l’issue de laquelle on devrait y voir un peu plus clair. Le but n’est pas de parvenir à un hypothétique consensus, mais que chacun puisse réellement se positionner pour recomposer le paysage professionnel.
- Un vœu pieux non ? D’autant que vous êtes en concurrence frontale ?
Certes l’ANMP a comme nous son propre cursus de formations. Mais cette confrontation de point de vue devrait nourrir notre réflexion pour mieux réorienter le contenu de nos cours vers les plongeurs actuels. Un simple exemple : en 2014, est-il encore légitime d’enseigner les tables de plongée alors que 99 % des plongeurs ont adopté l’ordinateur ? De toute manière, une émulation sur les cursus ne peut être que positive.
De même, si le SNEPL est essentiellement un syndicat d’employeurs, défendant ses propres intérêts, ces derniers peuvent aussi correspondre aux attentes des moniteurs, leurs employés. Ou pas. D’où l’importance que chacun éclaircisse ses positions, hors de tous dogmes. Afin que tout le monde tire la charrette de son côté mais surtout dans la même direction !
- Dans un paysage bien occupé, y a-t-il de la place pour un nouvel arrivant, fût-il un historique précurseur ?
Nous sommes désormais dans un monde complexe, dans lequel il n’est jamais très sain d’avoir des positions dominantes. C’est pourquoi les querelles de clocher doivent désormais être reléguées aux clichés du passé face aux nouveaux défis. La concurrence doit être source de renouveau, d’imagination et, face aux organismes d’inspiration anglo-saxonne, une offre alternative comme celle de la plongée « à la française » a plus que jamais lieu d’être. Il n’y a d’ailleurs rien de révolutionnaire là-dedans. Dans le monde des entreprises, il est désormais admis d’avoir des associations avec ses concurrents pour construire une synergie commune propre à occuper le marché.
Enfin, si nous devons avoir une offre plus attractive destinée aux clients finaux, un syndicat professionnel comme le SNMP doit d’abord parler aux pros. Et là encore, nous pouvons faire la différence.
Propos recueillis par D. Deflorin. Crédits photos de haut en bas : D. Deflorin, A. Foret