Dans notre dernier numéro, vous avez pu découvrir la première partie de cet article sur les problèmes cardio-vasculaires chez les plongeurs. Pour clore le sujet, nous vous livrons cette fois un listing détaillé de tous les médicaments que l’on peut être amené à prendre pour les traiter, et des effets qu’ils peuvent avoir en plongée. 

 

Bêtabloquants

Couramment utilisés pour traiter l’hypertension, les bêtabloquants présentent un inconvénient de taille : ils peuvent réduire la capacité cardiaque à l’effort, et dès lors affecter la tolérance à l’effort. En outre, la prise d’un médicament qui réduit la fonction cardiaque pendant l’effort augmente le risque de perte de conscience, ce qui peut avoir des conséquences mortelles sous l’eau. En raison de ce risque pour les plongeurs, les médecins recommandent en général de réaliser une échographie de stress. Selon le docteur Alfred Bove (dans son ouvrage intitulé “Bove and Davis’ Diving Medicine”, 4e édition), les patients capables d’atteindre un certain niveau d’effort sans afficher de fatigue importante peuvent être autorisés à plonger. Le Dr Bove indique également que même si la plongée n’impose pas une charge de travail maximale sur le cœur, les plongeurs sous bêtabloquants devraient éviter tout exercice physique soutenu étant donné qu’ils risquent d’atteindre leur capacité maximale à l’effort plus rapidement.

Inhibiteurs ECA

Les inhibiteurs ECA (inhibiteurs de l’enzyme convertissant l’angiotensine) ont un effet moindre que les bêtabloquants sur la capacité à l’effort, et constituent dès lors un traitement préférentiel pour les personnes réalisant des exercices physiques plus soutenus. Ces médicaments peuvent néanmoins provoquer la toux et entraîner un gonflement des tissus au niveau des voies respiratoires. Des situations qui peuvent s’avérer problématiques sous l’eau. La plupart des patients tolèrent sans difficulté une toux légère sur la terre ferme, mais si la toux due aux inhibiteurs ECA persiste, le traitement doit être modifié. En outre, les inhibiteurs ECA doivent être évités chez les patients atteints d’une maladie du foie.

Inhibiteurs calciques

Les inhibiteurs calciques, ou antagonistes des canaux calciques lents, ne posent généralement aucun problème pour les plongeurs. Ils relâchent la paroi des vaisseaux sanguins afin de diminuer la résistance au débit sanguin et de réduire ainsi la pression artérielle. Dans certains cas, en particulier lors de la prise de doses modérées, un passage de la position assise à la position debout peut entraîner une baisse soudaine de la pression artérielle accompagnée d’un léger étourdissement. Mis à part cette hypotension orthostatique qui peut constituer une source de préoccupation pour les plongeurs, les inhibiteurs calciques n’ont aucun autre effet négatif connu en plongée. 

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Diurétiques

Les diurétiques réduisent l’excès de liquides et de sel dans l’organisme, afin de diminuer la pression artérielle. Ils ne semblent pas avoir d’effets indésirables chez les plongeurs, si ce n’est une perte excessive de liquides pouvant entraîner une déshydratation dans des environnements chauds. La déshydratation étant réputée être un facteur favorisant de la maladie de décompression, il sera parfois avisé de réduire la dose de diurétiques les jours de plongée. Consultez toutefois votre médecin avant de changer la dose d’un traitement.

Antiarythmisants

Les antiarythmisants sont prescrits pour maintenir un rythme cardiaque normal. Le Dr Bove indique dans son ouvrage sur la médecine de la plongée que certains antiarythmisants, lorsqu’ils sont combinés avec un effort soutenu et une diminution du taux de potassium, peuvent augmenter le risque de trouble cardiaque. Bien que ces médicaments n’interfèrent normalement pas avec la plongée, la dysrythmie (ou irrégularité du rythme cardiaque) qu’ils traitent peuvent constituer une contre-indication à la plongée. Toute personne présentant un trouble du rythme cardiaque requérant la prise de médicaments devrait consulter un cardiologue et un médecin de la plongée avant de plonger.

Anticoagulants

Les plongeurs qui prennent des anticoagulants ne doivent pas négliger le risque de saignement associé à ces médicaments. En cas de barotraumatisme bénin des oreilles ou des sinus, il peut se produire un saignement plus abondant qu’en temps normal. De même, en cas de maladie de décompression, il existe un risque de saignement majeur dans le cerveau ou dans la colonne vertébrale.

 

dan-logoÀ propos de l’auteur

Laurie Gowen est spécialiste pour l’information médicale de DAN. Parmi ses qualifications : NREMT-B, DMT, instructeur de plongée depuis 2000, Dive Medicine Technician, National Registry Emergency Medical Technician, et Master Scuba. 

 

– Crédit photo médicaments : Daniel Deflorin. Crédit photo piscine : Archive photo DAN Europe.

 Retrouvez le texte de Laurie Gowen (DAN Medical Information Specialist) dans Plongée Magazine n°65

 

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